Vous avez dit DAC ?

A ceux qui s’interrogent sur le remplacement d’une platine CD par un lecteur DAC nous souhaitons apporter quelques informations utiles.

Apparus il y a quelques années à peine, les DAC se déploient maintenant à large échelle, suite à une nouvelle avancée technologique qui s’inscrit dans la mouvance générale de dématérialisation des supports d’enregistrement.

Outre leur facilité d’usage, les modèles disponibles détrônent facilement les meilleurs lecteurs CD, à un meilleur prix, pour peu qu’ils soient bien conçus et mis en œuvre, sans parler de leur aptitude à traiter les nouveaux formats audio 24 bits et DSD inaccessibles à une platine CD.

Profiter de tout le potentiel d’un DAC reste encore un peu compliqué. Plusieurs facteurs-clé sont à prendre en compte pour espérer atteindre une restitution sonore de haut niveau. C’est ce que nous allons voir.

Un DAC cékoidon

Petit point de vocabulaire, tout d’abord. A l’origine, l’acronyme DAC désigne un banal Convertisseur Analogique-Digital, c’est-à-dire une puce chargée de convertir une source numérique en un signal analogique. Les microprocesseurs de ce type se rencontrent déjà partout, de la platine CD au lecteur MP3, en passant par les cartes son. Mais le terme DAC a été retenu pour désigner tous types de systèmes électroniques capables d’exploiter des fichiers numériques audio, qu’ils soient greffés sur un ordinateur ou éléments d’une chaîne HIFI.

Du côté composant, le marché actuel des DAC haut de gamme est dominé par les puces ESS Sabre©, Burr-brown (TI)© et AKM©. Sans être tout à fait comparables, les différences entre modèles ne sont de loin pas aussi déterminantes que celles entre les programmes qui vont les piloter. Que l’on passe par un OS Windows©, Apple©, Linux ou l’une de ses distributions propriétaires, chaque système d‘exploitation utilise en effet son propre noyau logiciel (kernel) pour traiter l’information, et c’est là que l’incidence sur la qualité du son est la plus sensible.

L’expérience OVA

Depuis l’émergence des DAC, nous avons pu tester nombre de combinaisons processeur/logiciel. Il faut bien comprendre que la qualité de la restitution n’est pas seulement liée aux caractéristiques techniques des composants, mais procède de tout un ensemble de facteurs parfois impondérables. Pour cela, nous nous sommes basés sur la carte-mère Raspberry Pi©, système évolutif dont l’intérêt premier est de pouvoir soutenir les évolutions logicielles à venir. Le potentiel d’amélioration des DAC reste en effet très important, car les ressources des composants sont loin d’être épuisées et le monde du numérique progresse vite et constamment, à plus forte raison sur un marché du DAC devenu foisonnant.

carte dac hifiberry

Qu’il s’agisse d’ergonomie ou de restitution sonore, les marques font d’ailleurs évoluer sans cesse leur programme, les unes privilégiant l’ergonomie, les autres le son. 

Cet environnement matériel nous a donc permis de tester un maximum de distributions existantes telles Volumio, Rune audio ou Squeeze, entre autres. Notre constat est que la moindre évolution du kernel est susceptible d’impacter fortement la résultante sonore. Moode est à notre sens la distribution qui offre actuellement le meilleur rendu sonore avec une possibilité de multi-kernel.
Outre la gestion électronique et le paramétrage du DAC lui-même, un élément périphérique joue également un rôle non négligeable, à savoir le mode de transmission des données audio : WIFI, Bluetooth, liaison Ethernet (NAS par ex.) ou connectique USB (disque externe). Suivant le matériel ou la configuration de votre installation, d’importantes différences de rendu sonore peuvent apparaître. Un routeur WIFI ou un switch obsolètes ou encore une connexion partagée entre de nombreux matériels sont autant de manières d’amputer la restitution en terme d’ouverture et de spatialisation. Sur ce plan, nous recommandons l’usage de l’USB.

Le DAC power free OVA

Pour les utilisateurs de nos enceintes à large bande, nous avons développé un modèle de DAC maison, à la recherche toujours de la restitution sonore la plus réaliste pour rester cohérent avec notre exigence globale en termes d’ampleur et de richesse du son. Notre petit boitier ne manque pas de susciter l’intérêt de nos visiteurs, et nous pensons qu’il s’agit d’une solution très honorable en termes d’ergonomie et de qualité de restitution, c’est pourquoi nous souhaitons partager notre expérience.

Lecteur réseau musical HiFi USB

Le DAC OVA est un lecteur autonome à brancher directement sur l’amplificateur. La lecture des fichiers audio peut se faire en streaming (Qobuz, Spotify, Deezer..), par réseau/WIFI et surtout par disque dur via les entrées USB, ce que nous préconisons. Notre dispositif est basé sur une carte Hifiberry avec sa puce Burr-Brown, un peu plus douce que l’ESS Sabre pour des systèmes à haut rendement, gérée par la carte mère Raspberry PI qui autorise toutes sortes de distributions sur carte SD. L’alimentation jouant un rôle primordial sur la restitution sonore, nous avons opté pour une version à découpage filtrée et redressée complétée par une alimentation sur batterie auto-rechargeable pour la carte DAC Hifiberry. Nous proposons une mouture de Moode optimisée pour notre lecteur (avec licence Moode). Son ergonomie est semblable au programme Volumio.

moodeaudio

Pour information, une communauté s’était formée autour de la distribution RaspFi en 2013. Ses membres s’étaient ensuite divisés entre Runeaudio et Volumio pour, à leur tour, faire des petits tels que Moode (Tim Curtis). Une des conséquences visibles est que nous retrouvons toujours la même architecture. L’alternative Max2play offre des fonctions très avancées et un son intéressant mais reste compliquée à utiliser. Bien entendu, la distribution reste libre et interchangeable (sur carte SD). Ces distributions sont toutes pilotables par des logiciels libres MPD sur tablette ou smartphone d’utilisation facile tels Bubble (Android) ou Lumin (Apple). Toutes les marques bien établies utilisent d’ailleurs plus ou moins ces mêmes ressources.

Des avantages uniques

Une fois vos CD transférés sur disque dur, ce qui prend un peu de temps, la gestion musicale par un logiciel tel que Moode permet de constituer ses propres playlists ou de sélectionner n’importe quel titre sans chargement de disque, avec un temps de réponse quasi instantané, et surtout de lire des fichiers aux nouveaux formats DSD (SCAD) et 24 Bits.
Le lecteur musical devient pilotable depuis tous types d’interfaces (smartphone, ordinateur, tablette, TV).

Comme le logiciel lui-même est en évolution permanente, des fonctions supplémentaires sont susceptibles d’en améliorer encore l’ergonomie sans incidence sur le son.

Au final, le DAC ouvre alors une toute nouvelle dimension sonore, que ce soit en termes de subtilité, d’ampleur ou de profondeur. N’est-ce pas là l’essentiel ?